Nous sommes parti en kayak à la découverte d’un lac immense aux eaux cristallines.
C est un lac très profond, aux eaux d’une clarté remarquable avec plage, marais, île, de la végétation aquatique avec des espèces que je n’ai pas souvent rencontré.
Il y a des baies cachées, des petites rivières qui s’y jettent avec des barrages de castor, une meute de loup que l’on a entendu hurler toute la nuit, des huards danseurs qui ont charmé nos jours et nos nuits... un Paradis pour amoureux de nature... mon ami kayakiste a même vu un ours !
Lors de notre balade, nous avons repéré une petite plage adossée à un marais. Je m’y précipite, adorant bivouaquer dans ce genre d’endroit.
Je sors du kayak et je découvre que le sable a été piétiné par une meute de loups. Les traces sont fraiches.
Le lieu est idéal pour un bivouac, on décide de s’y installer...
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3 semaines plus tard, j’y retourne.
Les nuits sont froides et il cette fois ci, je prend la tente.
À peine arrivé sur la plage, je trouve des traces d’ours toutes fraiches, elles musardent le long de la plage, rejoignent une trace de cerf de Virginie, rentrent dans l’île qui est au bout de la plage. Je rentre dans la forêt, le sol a été retourné par endroit. Des branches craquent, un animal s’enfuit, l’ours certainement. J’avance pour le voir mais l’île est immense, touffue et je pars installé mon campement.
Et à moins de 200 mètres, au bout de la plage, une carcasse d’orignal dévorée par les loups ! Le spectacle est impressionnant. Les os sont éparpillés sur plusieurs dizaines de mètres. C’est d’autant plus impressionnant que j’ai vu leurs traces, que je les ai entendu hurler et que là j’entre dans l’intimité de leur vie en découvrant leur salle de banquet et que je vais dormir au cœur de leur territoire !
Je vais donc camper sur des traces d’ours et proche du resto-loups ! C’est impressionnant. Rassurez vous, à part un chevreuil qui est venu la première nuit voir mon campement, aucun ours ou loup ne c’est manifesté.
Nous avons fait deux jours de navigation sur le lac et observé des canards, des harles, des hérons, martin pêcheurs... exploré les petites îles... sous un ciel bleu magnifique et un soleil bienvenue en cette fin septembre. L’eau était cristalline, fraîche et se baigner un peu difficile. L’eau a baissée, je ne peux plus rentrer dans les marais en kayak, c’est bien dommage. J’ai pu encore écouter le chant des huards, c’est magique. Quel bonheur !
J’avais amené un sac de pommes du jardin pour faire des compotes et grignoter. Pour éviter les ennuis avec l’ours, je les ai pendues en l’air dans un arbre, loin du bivouac. Pendant la nuit, un cerf de Virginie est venu les humer...
Les coucher de soleil étaient flamboyant, la lune présente éclairait la nuit et au petit matin, une brume mystérieuse cachait les harles et les huards qui venaient, curieux, chercher pitance autour de la tente, ramassant la moindre miette.
Le temps du retour est arrivé. C’est avec regret que je quitte cet endroit magique et d’une beauté sauvage où l’on sent les forces primitives de la nature s’exprimer avec bienveillance. J’ai cueilli des rameaux de cèdres que je ferais sécher. Ils sont imprégnés de la force de l’ours et du loup et je les utiliserai pour faire des fumigations à mon tipi afin de communier avec cette nature que j’aime tant.
Je reviendrai lorsque les couleurs de l’automne seront flamboyantes.