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La machette et les couteaux de jungle

Outil à tout faire, la machette est indispensable dans la jungle pour ouvrir son chemin, préparer le bivouac, faire du feux...

Article mis en ligne le 12 juillet 2018
dernière modification le 3 novembre 2021

 Voici une sélection de couteaux et de machettes que l’on utilise dans la jungle :

Beaucoup de baroudeurs ont l’obsession du couteau. On en croise avec de grands couteau à la Rambo, couteau de survie… et pourtant un couteau dans la jungle c’est loin d’être l’outil idéal. C’est plus pour le look, pour se donner un genre car survivre avec un seul couteau dans la jungle est impossible. Il existe un outil universel à tout faire, efficace, performant et qui permet avec un minimum d’effort et un maximum d’efficacité d’accomplir toutes les tâches qui permettent de vivre, de se déplacer, de se nourrir, dans la jungle. La machette est cet outil miracle ! Elle est indispensable. Elle sert à tout. Préparer le bivouac, couper les perches pour le carbet, le boucan, couper des feuilles de palmier pour faire une toiture, couper un pineau pour en manger le cœur, préparer le feu, nettoyer gibier ou poisson, layonner, construire un camp, défricher un abattis.
Sans machette, la survie devient problématique. Il suffit de voir les Indiens, les bonis s’en servir pour comprendre à quel point elle est indispensable.

 Machettes et couteaux de jungle

Le couteau avec étui cuir :

Quand je marche en forêt, dans un étui de cuir, j’ai toujours un robuste poignard, mais deux fois plus long. La pochette avec le bouton-pression cache une pierre à aiguiser. En cas de perte de la machette, avec un bon couteau, en situation de survie, vous pourrez vous débrouiller… indispensable et vital. Même si je ne m’en suis servi que rarement.

Le couteau à lame pliante de style Opinel

Dans une poche, j’ai toujours un opinel pour la cuisine et autre. Il existe un modèle avec lame en acier et un autre avec lame en inox. L’inox coupe moins bien, mais reste propre et ne rouille pas. L’acier coupe mieux, mais nécessite des soins constants et un nettoyage fréquent. J’ai essayé les deux, j’utilise les deux…

Machette La machette longue et effilée à manche plastique

Ce modèle que l’on trouve facilement est à proscrire. Inefficace, elle a un manche blessant la main. Son seul avantage est qu’elle peut se ranger dans un étui de cuir. Juste bon à accrocher au-dessus de la cheminée comme décoration… ou à mettre dans l’étui à pagaie du kayak.

La machette à manche en bois

Sur la photo, celle que l’on voit avec un manche en bois est de fabrication brésilienne. Solide, bien équilibré elle permet un travail plus efficace et plus précis. Son bout recourbé plus large et plus lourd permet d’avoir plus de force pour couper des arbustes. Par contre, elle fatigue plus vite les bras inexpérimentés et les rebonds sont plus dangereux, car elle a du ressort. Gare aux accidents. Elle est trouvable partout sans peine. La marque brésilienne la plus fréquente, que l’on trouve même sans peine même au Québec est Tramontina.
Mon modèle préféré ne figure pas sur les photos ci-dessus. De marque Martingale, elle ressemble à la machette brésilienne, elle est plus effilée près du manche, le manche est mieux fini et plus confortable et elle est fabriquée en Angleterre. Mieux équilibrée, elle tient mieux en main, elle est plus précise et son acier est de bien meilleure qualité que les Brésiliennes. La partie pleine de la lame est rainurée. Pour moi, c’est la machette parfaite, celle du connaisseur. Plus légère, plus maniable, plus efficace, moins fatigante, je l’utilise toujours en priorité. Il existe tout une gamme de machette mais la plus efficace est celle de lagamme 32 L. Elle ressemble à la machette ci-dessous :

La machette courte avec son étui

La machette du bas possède un étui en cuir. On la fixe sur le pont en coton du kayak d’expédition Klepper. Cela permet d’avoir une machette à portée de main sans risques d’endommager le pontage qui est en coton. Par contre, elle est moins efficace qu’une machette classique. La poignée en plastique est blessante lors de travaux longs. Mon sac à dos à une pochette à ski de chaque côté et la machette avec son étui y prend place parfaitement.

 Entretien, affûtage

La lime

Avoir une machette, c’est bien. Mais avoir une machette qui coupe est tellement mieux… La lime est l’indispensable compagne de la machette. À défaut de lime, certaines roches abrasives courantes dans bien des fleuves de Guyane permettent d’affûter vos lames de machettes. La lime rouillant rapidement en forêt et perdant de ce fait de son efficacité, vous pouvez l’huiler pour la conserver avec une huile antirouille, avec 4 ou cinq propriétés miracles, style dégrippant, lubrifiant, antirouille… je ne citerais pas de marques mais vendues souvent en aérosol, peu grasses, elles freinent ou stoppent la dégradation de la rouille sans pour autant rendre la lime inutilisable. Une pierre à faux est l’outil idéal pour affuter une machette. C’est ce que j’utilise ici au Québec. Hélas en Guyane, je n’en trouvais pas. Il serait donc judicieux d’emporter avec vous une pierre à faux achetée en métropole. Un amoureux de la Guyane me signale que les forgerons en France utilisaient un traitement à base d’eau de chaux sur les limes et que cela stoppait toute rouille. J’ai la recette, je vais l’appliquer et je vous ferais un tutoriel video sur le sujet.

L’affûtage

Une machette bien affûtée permet de mieux travailler avec moins de fatigue.
N’utiliser aucune meuleuse, touret, ponceuse ou autre même pour dégrossir une lame neuve, vous risquez de détremper votre lame et de la rendre plus fragile et moins efficace. Si vous possédez une meule à eau, elle peut servir à dégrossir une lame neuve avec toutes les précautions d’usage. L’affûtage se fait donc avec une lime plate ou un tiers point. Vous pouvez planter le bout de machette dans un arbre pour la caler et faciliter l’affûtage. L’affûtage se fait du manche vers le bout de la lame, mais uniquement sur les deux tiers de la lame vers sa pointe et alternativement des deux côtés. Toujours utiliser une lime avec un manche pour éviter de se couper. Si la lame de votre machette est déformée par des chocs sur des pierres, vous pouvez la marteler doucement avec un marteau pour la redresser avant de l’affûter.

 Précaution d’emploi

Distance de sécurité

Lorsque vous utilisez ce genre d’outil qui est aussi une arme redoutable, il faut impérativement respecter ou faire respecter une distance de sécurité importante. J’ai souvent vu des débutants lâcher une machette lors d’un rebond et la voir bondir à des distances de plus de 5 mètres… Autre phénomène, lors de son utilisation, les débutants ou ceux qui manquent d’entraînement ont les doigts qui s’engourdissent et la machette peut leur échapper des mains lors de l’action avec un résultat identique. Donc prudence !

Attention Danger

La machette est un outil indispensable, mais aussi une arme dangereuse. Ne jamais la laisser traîner, un rôdeur pourrait l’utiliser contre vous.
Son utilisation est dangereuse et les accidents fréquents. Élastiques, vive comme un ressort qui se détend, elle peut rebondir sur un bois dur ou si votre angle de coupe est mauvais et vous entailler une jambe ou un bras. Les coupures sont toujours profondes et très handicapantes. Le port d’une tenue longue, pantalon et chemise à manche longue en toile épaisse minimise les risques d’accident.
Souvent lors des progressions en forêt, on se sert de la machette comme d’une canne. Tôt ou tard, la main glisse sur le manche et c’est le drame. Doigts coupés, tendons sectionnés... Ne vous appuyez jamais sur votre machette.
Une autre conséquence de l’utilisation de la machette est la pléthore d’arbustes sectionnés lors des layonnages et taillés en biseau. La fatigue aidant, vous allez prendre le layon, trébucher, tomber et vous empaler sur un petit tronc taillé en biseau. Alors, layonnez intelligemment !

 Utilisation de la machette responsable

Couper une liane qui vous semble anodine c’est parfois aussi couper un ou deux kilomètres de végétation et condamner à mort toutes les épiphytes qui s’y accrochent.
Marquer des arbres en les écorçant, c’est aussi les blesser et permettre à leur parasite de les attaquer.
N’utiliser la machette qu’à bon escient et utiliser des techniques de progression et de marquage plus douces et moins traumatisantes pour la flore sans machette.

Personnellement je ne layonne plus, c’est fatigant, dangereux et cela abîme beaucoup les écosystèmes. Je n’utilise cette technique d’un autre âge que dans des cas extrêmes. Il y a mille autres façons de layonner.


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